Mois : mars 2019

René BROUILLET

Cette personnalité faite d’exigence, de fidélité et de foi, épouse très tôt la vision gaullienne de l’État et de la France.

Ce diplomate français a côtoyé des personnalités telles que le Général de Gaulle, Georges Pompidou, le pape Pie XII…

Tout commence  dans le village de Cleppé. Il débute sa scolarité au village  où son père est instituteur, puis poursuit ses études. Il intègre l’Ecole Normale Supérieure où il rencontre Georges Pompidou, puis à l’École Libre des Sciences Politiques, il devient auditeur à la Cour des comptes en 1937.

Résistant et collaborateur de Georges Bidault, et membre du Conseil National de la Résistance, il introduit en 1944 Georges Pompidou dans l’entourage du Général de Gaulle.

À la libération, il devient directeur de cabinet du général de Gaulle, puis secrétaire général du gouvernement tunisien de 1946 à 1950.

Il fait un passage au Quai d’Orsay , comme premier conseiller à Berne de 1951 à 1953, puis à Rome (Saint-Siège) de 1953 à 1958.

C’est ensuite comme Secrétaire Général à la Présidence du Conseil pour les affaires algériennes en 1958, puis comme directeur de cabinet du Général de Gaulle à la Présidence de la République entre 1958 et 1961 qu’il poursuit sa carrière

Il devient ambassadeur de France à Vienne de 1961 à 1963. Nommé ambassadeur représentant auprès du Saint-Siège de 1964 à 1974, il joue un rôle important entre la diplomatie gaullienne et l’action du pape Paul VI  au service de la paix, du développement et de l’entente entre les peuples.

Il siège en fin de carrière au Conseil Constitutionnel, de 1974 à 1983.

Il est membre de l’Académie des sciences morales et politiques de 1987 à 1992.

28th April 1959: Queen Elizabeth The Queen Mother (1900 – 2002) meeting President Charles de Gaulle at the Elysee Palace in Paris. The British ambassador Rene Brouillet is in the background with his wife Lady Jebb, and Madame Yvonne De Gaulle stands behind the Queen Mother. (Photo by Keystone/Getty Images)

Une plaque commémorative apposée sur un mur près de la mairie de son village natal rappelle cette vie hors du commun.

Notre personnage illustre et son épouse reposent dans le caveau familial au cimetière de notre commune.

 

Pour l’anecdote :

Son Excellence René Brouillet, condisciple de Georges Pompidou à l’Ecole Normale, entretient depuis cette époque des relations d’amitié avec celui-ci. C’est M. Brouillet, au lendemain de la Libération, qui a recruté Georges Pompidou au Cabinet du Général de Gaulle, alors Chef du Gouvernement provisoire. La légende assure que le Général avait demandé à René Brouillet de lui trouver «un agrégé sachant écrire ». Les années ont filé. Le petit agrégé est devenu Premier Ministre, puis Président de la République…

JEAN-ROLLIN CHAFFANJON de Cleppé à Kouiyang

Jean-Rollin CHAFFANJON est un enfant de notre Commune.

Dernier fils de onze enfants d’une famille de fermiers installée au lieu-dit « l’Ile », ce garçon doué pour l’école a suivi l’exemple d’un grand frère déjà prêtre. Il a d’abord fait ses études au petit séminaire de Saint Jodard où il a été remarqué comme excellent élève, intelligent, vif et appliqué. Après 2 ans à étudier la philosophie au diocèse de Lyon, il a poursuivi ses études au Séminaire de la rue du Bac à Paris, au sein des Missions Étrangères de Paris (MEP).

 

Les Missions Étrangères de Paris, fondées en 1665 se sont données pour mission d’évangéliser les pays non chrétiens, spécialement en Asie.

 

Le 20 septembre 1879, Jean-Rollin Chaffanjon est ordonné prêtre et le 20 octobre, il part pour le Kouy-Tcheou, province du Sud de la Chine. Il commence son apprentissage du chinois et apporte son aide aux religieux locaux dans leur quotidien. Les missions d’évangélisation forment des vicaires locaux, gèrent des écoles et des orphelinats. Rapidement notre clepperot est envoyé dans une nouvelle mission au Nord de la province, à Tongse.

 

Au cours du 19ème siècle les empereurs chinois, interdisent à leur peuple de recevoir des ordres sacrés et de propager la religion chrétienne. Des châtiments sévères sont réservés à ceux qui ne déclarent pas spontanément abandonner la religion chrétienne. Ces persécutions affectent particulièrement Jean-Rollin Chaffanjon qui part se réfugier dans une famille chrétienne dans une zone reculée. Se croyant seul rescapé de la mission, il finit par retrouver plusieurs membres de la congrégation avec qui il installe un camp dans une zone difficile d’accès en attendant que le calme revienne.

 

Après quelques mois de retraite dans des conditions difficiles, il rejoint Kouiyang où on lui confiera la direction du petit séminaire.

Ses talents d’enseignant, lui vaudront de redonner un élan à cet établissement où ne subsistait que quelques élèves à son arrivée. Passionné et passionnant, il éleva le niveau des élèves à la fois dans les matières traditionnelles comme le latin mais également en lettres chinoises et matières scientifiques. Grace à des ressources familiales il agrandit les locaux de l’établissement.

Passionné de botanique, il a su y intéresser ses élèves : recherche de coléoptères, chasse aux papillons, pour finir par la constitution d’une collection de fougères.

Toujours en contact avec sa famille et sa région natale il recevait chaque année une caisse en provenance de ses proches, qui, tel un trésor venait récompenser les efforts de chacun.

 

La Chine, au début du XXème siècle sortait de son isolement et Jean-Rollin Chaffanjon se vit confier la mission d’enseigner le français dans une dépendance de l’Évêché. Toutefois il se trouvait dans une zone trop reculée pour que le français trouve un débouché suffisant et l’école fut fermée au bout de quelques années.

 

Jean-Rollin Chaffanjon devint alors curé de la paroisse de Saint-Louis à Kouiyang, avec la charge de deux orphelinats à surveiller et cinq à six cents chrétiens à soigner.

 

Affaiblit par des maux d’estomac, la gestion des orphelinats lui devient trop difficile et il dut céder sa place. Il se retire alors dans la paroisse de Saint-Louis de Lantang. Il aide le curé en place et officie à ses côtés, poursuivant son œuvre d’évangélisation au quotidien, il explique le catéchisme, écoute les confessions. Sa passion pour la lecture et les fleurs lui ont permis de supporter la maladie.

 

Jean-Rollin Chaffanjon, clepperot d’origine, s’est éteint le 7 juillet 1926 à Kouiyang où il repose pour l’éternité.

 

 

Un poilu devenu maire de Cleppé

Fleury Galvin avait vingt ans en 1914. Il a été un des premiers poilus foréziens à partir au front. Sa petite-fille Catherine a reconstitué son histoire…

Fleury Galvin est né le 17 janvier 1894. Son père, Joseph, est marchand de draps.
Fleury entreprend des études à l’école de tissage de Mulhouse. Il en profite pour apprendre l’allemand. Cela lui sera salvateur ! Étudiant en pharmacie lorsque la guerre éclate, il est sursitaire. Il demande à casser son sursis. Fleury est affecté au 169e régiment d’infanterie de Montargis. Il combat dans la Woëvre (région de Lorraine) en 1915. Caporal, il participe à l’attaque générale du Mont-sans-nom-en-Champagne, le 30 avril 1917. Là, une balle lui effleure le front ce qui l’assomme. Il reprend ses esprits et un éclat de grenade le blesse au pied. Il poursuit les combats. Une nouvelle balle lui éclate le fémur droit. Il s’écroule dans l’impossibilité de se mouvoir.

Sa petite-fille raconte : « Un évènement extraordinaire va survenir et lui sauver la vie. Quelques temps avant son unité avait pactisé avec des soldats allemands. Mon grand-père portait des bottes en cuir fauve. Un détail qui n’échappa pas à un allemand avec lequel il avait échangé quelques mots grâce au vocabulaire appris à Mulhouse. Immobilisé dans un périmètre conquis par l’ennemi, mon grand-père ne dut son salut qu’à ce soldat allemand qui l’a reconnu grâce à ses bottes. Il l’aida à se rapprocher des lignes françaises. Rampant sous le feu des canons, il retrouva des soldats français. Évacué et opéré, Fleury aura comme séquelle une jambe raccourcie de 10 cm qu’il ne pourra plus plier. »

On propose de l’élever au grade de chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur. Il refuse. A ses yeux, « sa » croix de guerre décernée en 1918 est ô combien plus importante que le ruban rouge. Il fut aussi décoré de la Médaille militaire.

De retour à la vie civile, il reprend ses études à la faculté de pharmacie de Lyon. Il part en 1920, nommé professeur en parasitologie, à l’université d’Aurore à Shanghai et pour défendre la concession française. En 1936, il s’installe comme pharmacien à Saint-Fons dans le Rhône. Il sera élu maire de Cleppé avant et après la seconde guerre mondiale. Il est décédé en 1964, à l’âge de 70 ans.

La famille Galvin a été propriétaire du domaine de Virieux, route de Feurs à Cleppé